Une école au Nord !

C’est l’une de nos principales revendications : la ville de Vitré doit doter le nord de la ville d’une école publique. C’est une évidence, depuis de nombreuses années, et cela le devient de plus en plus, compte-tenu des perspectives de développement de la ville au Nord.

La situation actuelle et notre argumentaire

Il y a historiquement un équilibre public/privé à 50/50 à Vitré, au niveau de l’enseignement primaire (maternelle+élémentaire = primaire).

C’est une particularité que le territoire vitréen partage avec quelques autres territoires bretons. En général, en France, l’école publique est très largement prépondérante. En pays de Vitré, c’est même l’enseignement sous contrat qui est dominant. Presque toutes les communes rurales sont dotées d’une école privée alors que très peu sont dotées d’une école publique (Châtilon en Vendelais, Val d’Izé au nord de Vitré, Etrelles, Argentré du Plessis, Bais, Louvigné de Bais et Gennes sur Seiche au Sud).

Une sectorisation a été mise ne place par la ville en 2016, suite à une rentrée agitée où une fermeture de classe avait eu lieu à l’école Jean Guehenno et une ouverture obtenue à l’arrachée à Pierre Lemaître. Il semble que cette cette ouverture à Pierre Lemaître ait été « négociée » contre l’engagement d’imposer enfin une carte scolaire à Vitré.

Cette carte scolaire a donc été construite d’emblée pour « rééquilibrer » les effectifs en direction de l’école Jean Guehenno et au détriment, très clair, de l’école Pierre Lemaître. Les projections des effectifs sur cette première carte avaient alarmé les parents d’élèves de Pierre Lemaître, car elles indiquaient une baisse potentielle de près de 80 élèves à PLM quand l’école Jean Guehenno récupérait une soixantaine d’enfants. Depuis, cette carte a déjà été revue plusieurs fois pour « colmater les brèches ». Sans résultats.

Et pour cause ! Il suffit d’observer la forme du secteur de Pierre Lemaître pour se rendre compte d’ l’impossibilité de définir une carte scolaire cohérente et équilbrée dans la situation actuelle, avec presque 3 écoles publiques qui se marchent sur les pieds, en ville.

La carte scolaire actuelle (rouge : château, bleu : PLM, vert JG, jaune : Hodeyère) :

Alors que les effectifs globaux (public+privé) sont relativement stables : une baisse progressive est notée ces dernières années mais l’effectif total reste situé autour de 2000 élèves, bon an, mal an.

Cette courbe d’effectif a d’ailleurs la même forme que la courbe des naissances à Vitré (avec évidemment 3 à 4 ans de retard).

Depuis quelques années, un déséquilibre apparaît de plus en plus nettement en faveur du privé comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous (les données manquent pour l’année 2018 qui a donc été estimée en tendanciel) :

L’écart qui apparaît est soutenu essentiellement par les effectifs du Nord de Vitré, où l’école Notre-Dame est installée en situation de monopole de fait, tant l’école du Château dont le Nord dépend. La situation géographique des deux écoles étant complètement opposée :

  • Notre-Dame se situe au cœur de la zone la plus dynamique démographiquement (notamment au niveau des jeunes et des familles, dixit l’Analyse des besoins sociaux (ABS) de la ville de Vitré, et dans la ZAC des Ormeaux où 700 logements vont sortir de terre dans les années à venir.
  • L’école du Château, elle, se situe dans la vieille ville, qui est évidemment très difficilement accessible en voiture (les bouchons du bas de la rue de Fougères et de la zone de la gare), n’est pas directement desservie par les transports en commun (qu’il faudra renforcer tant ils sont insuffisants aujourd’hui) et n’est pas non plus accessible facilement à pied ou à vélo pour les habitants du Nord de Vitré, la vallée de vilaine faisant « obstacle ».

Cela est évident sur la carte ci-dessous :

L’analyse de l’évolution comparée des effectifs de ces deux écoles laisse peu de place au doute.

Ajouter l’école Pierre Lemaître, très proche de l’école du Château, renforce même les conclusions de cette analyse, puisque PLM semble même être la principale victime ces dernières années.

Pour les habitants des communes voisines de Vitré, dont l’immense majorité des communes n’est pas doté d’une école publique, ne se voient pas non plus proposer une alternative publique accessible facilement dans la ville centre. Au nord de Vitré, seules Châtillon-en-Vendelais et Val d’Izé respectent la loi et proposent une écoles publiques à leurs administrés. L’installation d’une école publique dans les quartiers nord de Vitré, accessible facilement depuis la rocade nord, est donc aussi une question d’accès au service public pour les familles des communes situées au nord de Vitré. (NB : Sur la carte ci-dessous, les écoles publiques sont en bleu !) 

Un sondage mené par l’association pour une ville éco-citoyenne à Vitré démontre que 55% des enfants scolarisés au château, viennent régulièrement à pied à l’école (51% dans le sondage de la ville). C’est une bonne nouvelle pour l’écologie mais cela démontre qu’environ la moitié des enfants de cette école résident à proximité de l’école (42% vivent à moins d’1 km).  Il y a donc surreprésentation des enfants de la vieille ville dans les effectifs par rapport aux quartiers situés au nord de la Vilaine. Pourtant le Nord se développe… mais où sont donc passés tous ces enfants ??? (Les enfants de l’hyper centre se rendraient de la même manière, à pied, à l’école Pierre Lemaître.)

La « liberté de choix » si chère à la majorité municipale, n’est donc pas du tout une réalité pour les habitants de Vitré ou des communes voisines, vivant au nord de la Vilaine !

Les tentatives plus modestes de redynamisation de l’école publique (création d’une filière bretonne ou révision tous les deux ans de la carte scolaire) ont échoué. Il est urgent de prendre le problème à la racine.

D’aucuns prétendent que le déséquilibre public/privé à Vitré est dû à la différence de rythme scolaire. Les 4 jours et demi auraient provoqué une hémorragie vers le privé. Si on regarde les chiffres, cette explication ne tient pas. Regardons l’évolution comparée du public et du privé, en excluant les deux écoles concernées par le Nord.

En 2013, année de l’instauration obligatoire dans les écoles publiques de la réforme des rythmes scolaires, les effectifs du privé ont légèrement baissés (-11) et ont nettement augmenté dans le public (+76). On pourrait donc conclure l’inverse mais on voit apparaître un rééquilibrage en faveur du privé en 2014, même si le public progresse aussi à la rentrée 2014. Par la suite, il y a une stabilité globale aussi bien du public que du privé.
L’étude de « démographie scolaire » lancée par la ville tend d’ailleurs à démontrer la même chose puisque seuls 33% des parents interrogés semblent insatisfaits des rythmes à 4.5 jours, contre 60% satisfaits.
Dans ce même sondage réalisé par le cabinet CERUR, seuls 7 enfants devaient passer du public au privé à la rentrée suivante, et les rythmes scolaires sont évoqués comme motif parmi d’autres, pour seulement 3 de ces enfants.
L’écart qui se creuse désormais vient donc d’ailleurs…

Et si on fait un focus strict sur le Nord…

On voit apparaître l’envolée des effectifs de Notre-Dame à partir de l’inauguration de la nouvelle structure à la Mélinais, et la baisse des effectifs de l’école du château et de Pierre Lemaître à partir de 2016, année de l’instauration de la carte scolaire…

Le secteur de Pierre Lemaître étant, comme vous pouvez le voir plus haut, « coincé » entre celui du château et celui de l’école de La Hodeyère. La proximité de ces écoles, rendant l’exercice impossible…

Il nous faut donc une école publique au Nord en déménageant l’actuelle école du Château !

  • Pour maintenir l’équilibre public privé historique des effectifs à Vitré
  • Par volonté de rétablir l’équité et la liberté de choix pour les familles
  • Parce que le développement de Vitré au Nord ne pourra pas être absorbé par l’école Notre Dame
  • Pour réaffecter le vieux Vitré au secteur de l’école Pierre Lemaître.
  • Parce que le bâtiment de l’école du Château est vétuste, hors norme, pollué par le radon, non évolutif, ne dispose pas de cour digne de ce nom et est enclavé dans la vieille ville donc non accessible. Il s’agit donc aussi d’une question de bien être des enfants !
  • Pour favoriser les mobilités douces pour aller à l’école
  • Pour avoir un bâtiment « école publique » moderne et exemplaire d’un point de vue écologique et énergétique

La bonne nouvelle ?

Un terrain de 5000 m² existe, réservé à l’installation d’un « équipement public », dans le plan de la ZAC des Ormeaux !!! Ce n’est pas forcément l’emplacement idéal mais il a le mérité d’exister et d’appartenir à la ville.

Dans notre projet municipal, nous avions envisagé plusieurs pistes plus favorables. L’une d’entre elle menait à l’espace à requalifier, occupé aujourd’hui par des logements sociaux vides, près du stade de la Mélinais. Cet espace avait l’avantage d’être au cœur des habitations et non dans le bas de la vallée de Vilaine et d’être très facilement accessible aussi bien en transport motorisé qu’en transport doux.
Malheureusement cet espace va être réutilisé par le bailleur social et n’est donc plus disponible.

sources :

https://www.mairie-vitre.com/IMG/pdf/effectifs_maternelles-5.pdf

https://www.mairie-vitre.com/IMG/pdf/effectifs_elementaires-6.pdf

Actualité du dossier

Septembre 2018 : fermeture de classe en maternelle au château

Novembre 2018 : modification de la carte scolaire

3 août 2021 : « Mais la principale raison de ce changement est la lassitude de ne pas être entendu par l’équipe municipale précédente, et par l’actuelle, pour qu’une école publique soit implantée dans le nord de la ville. Cette demande est formulée depuis que j’ai la direction et elle l’était déjà dans les années 2000 voire les années 1990. » Départ de Vincent Viel de l’école du château

3 avril 2021 : les élèves de l’école du château apprennent aussi le breton

8 mars 2021 : débat en Conseil Municipal

19 février 2021 : fermeture de classe à Pierre Lemaître

6 février 2022 : rentrée 2022,  2 classes en moins !

mars 2022 : manifestation de soutien

Avril 2022 : nouvelle modification de la carte scolaire suite à une fermeture de classe

Septembre 2022 : la classe de l’école du château sauvée de justesse

Février 2024 : deux nouvelles fermetures annoncées au chateau et à PLM